Un territoire en transition

Le projet HORIZEO s’inscrit dans un contexte d’urgence climatique et de nécessaire transition écologique. A ce jour, 138 pays – dont la France – ont ratifié l’Accord de Paris, s’engageant ainsi à mettre en œuvre tous les moyens nécessaires au maintien du réchauffement climatique « bien en dessous des 2°C ». Cet objectif ne pourra être atteint qu’au moyen d’une réduction drastique des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) ce qui implique non seulement de limiter nos consommations d’énergie mais également d’accélérer la transition énergétique.

La transition énergétique désigne l’ensemble des transformations du système de production, de distribution et de consommation d’énergie d’un territoire dans le but de réduire son impact environnemental. Il s’agit d’un volet de la transition écologique.

Les objectifs de la France

La France vise la neutralité carbone d’ici 2050, ce qui signifie atteindre un équilibre entre les émissions de gaz à effet de serre sur le territoire et l’absorption de carbone par les écosystèmes gérés par les humains (forêts, prairies, sols agricoles…) et les technologies de capture du carbone. Le mix énergétique français dépend encore à plus de 60% des énergies fossiles, qui sont émettrices de GES. Afin de réduire cette part, la consommation d’énergie est de plus en plus orientée vers l’électricité dont le mix est largement décarboné en France, c’est pourquoi on parle aujourd’hui d’électrification des usages.

En effet, pour compenser la baisse de consommation d’énergie fossile, une hausse des consommations électriques est à prévoir. L’actuelle Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) a déterminé le volume d’électricité à produire en France en 2050, à savoir 630 TWh, contre 538 TWh en 2019. Afin de répondre à ce besoin croissant en électricité, diversifier notre mix électrique apparaît indispensable. Plusieurs scénarios de diversification sont alors envisageables. Le gestionnaire de réseau électrique RTE a publié en octobre 2021 l’étude prospective « Futurs énergétiques 2050 » qui propose six scénarios de production d’électricité française. Trois d’entre eux envisagent une sortie totale du nucléaire au profit des énergies renouvelables alors que trois autres prônent une combinaison de ces deux sources d’énergies. Les 6 scénarios présentés estiment qu’une augmentation des capacités de production d’énergies renouvelables est nécessaire.

D’un point de vue règlementaire, la Programmation Pluriannuelle de l’énergie (PPE) – instituée par l’article 176 de la loi de transition énergétique pour la croissance verte du 17 août 2015 – constitue l’outil de pilotage principal de la mise en œuvre des accords de Paris sur le climat. La PPE porte sur deux périodes successives de cinq ans : 2019-2023 et 2024-2028. En matière d’énergies renouvelables, la PPE fixe les objectifs de développement pour les différentes filières. En ce qui concerne le solaire photovoltaïque, l’objectif est d’atteindre 20,6 GW en 2023 contre 10,6GW produits en 2020. A plus long terme, la PPE ambitionne d’amener la production photovoltaïque à un seuil compris entre 35,1GW et 44GW à l’horizon 2028.

Stratégie régionale pour le développement des énergies renouvelables en Nouvelle-Aquitaine, publié le 28 juin 2021 La stratégie régionale des énergies renouvelables – DREAL Nouvelle-Aquitaine (developpement-durable.gouv.fr)

Les ambitions de la Nouvelle-Aquitaine

A l’échelle régionale, c’est le Schéma Régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET) de Nouvelle-Aquitaine qui décline les ambitions de la PPE. Dans sa version la plus récente, le SRADDET de Nouvelle-Aquitaine fixe un objectif à 12 500 MW de solaire photovoltaïque en 2050 contre 3300MW en 2020, avec une étape à 8500 MW en 2030. En parallèle, le conseil régional a adopté en juillet 2019 la “feuille de route de la transition écologique et énergétique”, baptisée NEO TERRA. Innovation majeure pour une région française, ce document politique et prospectif fixe un certain nombre d’engagements dans des domaines comme les déchets, les mobilités propres, l’urbanisme et l’énergie. Entre autres objectifs stratégiques, NEO TERRA vise un taux de 45 % de production d’énergies renouvelables dans le mix énergétique régional en 2030 et de 100 % en 2050 afin de faire de la région Nouvelle-Aquitaine un territoire autonome sur le plan énergétique. De manière plus opérationnelle, NEO TERRA a vocation à impulser de nouvelles dynamiques notamment autour des enjeux suivants :

  • Les contrats de vente d’électricité de gré à gré. La Région a ainsi lancé en septembre 2020 un Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) pour encourager la contractualisation d’achat direct d’électricité, du producteur au consommateur.
  • Le développement de solutions de stockage d’énergie, en particulier de batteries. L’émergence de l’hydrogène comme une solution d’avenir, en particulier dans le domaine des mobilités et solutions de transport.

Les objectifs nationaux et régionaux sont donc très ambitieux. Et si le SRADDET énonce l’importance de privilégier le développement du photovoltaïque sur des sites anthropisés ou dégradés, ceux-ci s’avèrent insuffisants. En effet, des travaux menés par la DREAL Nouvelle-Aquitaine en partenariat avec les DDT-M (Directions Départementales des Territoires – et de la Mer) ont permis d’identifier 4 663 sites parmi les délaissés et les parkings pour une superficie de 3 721 hectares. Or, en se basant sur les objectifs nationaux et régionaux, il faudrait mobiliser environ 6 500 ha en 2030 et 9 500 ha à l’horizon 2050 pour la région Nouvelle-Aquitaine. HORIZEO est un projet de grande ampleur mais cohérent avec les objectifs fixés par les pouvoirs publics. En effet, avec un objectif d’820 MW de puissance, le parc photovoltaïque d’HORIZEO représenterait environ 10% des besoins additionnels de la Région en énergie photovoltaïque à l’horizon 2030.

Les objectifs spécifiques

L’agri-énergie

Cette composante du projet HORIZEO repose sur le principe de l’agrivoltaïsme, qui vise à soutenir la production agricole par l’ajout d’une installation de production d’électricité sur une même surface. La Commission de Régulation de l’Energie pilote depuis 2 ans un appel d’offres Innovation dédié à l’agrivoltaïsme, dans lequel pourrait s’intégrer le projet HORIZEO. Ainsi, l’électricité produite par les modules serait revendue à tarif fixe durant 20 ans, comme dans un appel d’offres photovoltaïque classique, ce qui témoigne du souhait des pouvoirs publics de développer et soutenir la filière agrivoltaïque.

Le projet d’argi-énergie HORIZEO s’inscrit également dans un contexte local favorable à son développement. En effet, le Projet Alimentaire Territorial de la communauté de communes de Montesquieu met en avant 3 axes principaux :

  • La préservation du foncier agricole ;
  • La sensibilisation de la population en particulier des publics jeunes et des populations en situation de précarité ;
  • L’amélioration de l’approvisionnement en produits locaux, notamment de la restauration collective.
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